Bonjour câest Charlotte !
Bienvenu·e dans sixiĂšme numĂ©ro de la Belle et la bĂȘche !
Vous ĂȘtes 924 lectrices et lecteurs pour cette 6Ăšme Ă©dition, merci de me suivre !
Dans ce numĂ©ro, je vais dĂ©tailler les diffĂ©rentes Ă©tapes qui mâont poussĂ©e Ă faire Ă©voluer mon projet de forĂȘt jardin domestique vers un projet dâinstallation agricole.
Allez, on dĂ©marre ! đ
Au Sommaire de ce sixiÚme numéro :
De mon projet de forĂȘt jardin Ă mon envie dâinstallation agricole
Comment je suis passĂ©e Ă lâaction
Me relancer dans de la formation ?
Tenir financiĂšrement face au temps long de lâinstallation
Mais avant de démarrer, la pub !
Petit update : Je vous parlais dâun crowdfunding lancĂ© par une asso tourangelle pour une remorque en bambou et en matĂ©riaux de rĂ©emploi destinĂ©e Ă transporter jusquâĂ 300 kilos de lĂ©gumes.
Ils sont à J-5 de la clÎture et ils leur manque 5 financeurs à 10⏠pour valider leur financement.
Pour leur donner un petit coup de pouce, đ câest par ici !
Allez, câest parti !
1. De mon projet de forĂȘt jardin Ă mon envie dâinstallation agricole
Quand jâai dĂ©marrĂ© ma reconversion, je me suis donnĂ©e 8 mois pour choisir une nouvelle voie. Cela correspondait au temps de ma formation en agroforesterie et câest Ă ce moment que jâai commencĂ© Ă planter en parallĂšle ma forĂȘt-jardin.
Au fur et Ă mesure de lâavancĂ©e de ma formation, mon nouveau projet professionnel a pris forme. JâĂ©tais dĂ©jĂ enthousiasmĂ©e par les apports thĂ©oriques sur le sol, les arbres, lâagroĂ©cologie... et la dizaine de visites dâinstallations agricoles que jâai pu faire a fini de me convaincre de me lancer dans mon propre projet agricole.
2. Comment je suis passĂ©e Ă lâaction
Les premiĂšres semaines, jâai cherchĂ© par oĂč commencer.
Jâai dâabord rĂ©flĂ©chi Ă mon modĂšle agricole, mais au bout de 5 minutes, la liste de questions Ă rapidement commencĂ© Ă ressembler à ça :
Jâai donc dĂ©cidĂ© de faire le pari de la co-construction, de rencontrer les acteurs locaux et de demander des conseils autour de moi. Jâai commencĂ© par ressortir les grandes lignes de mon projet, identifier les besoins structurants pour avancer et me focaliser sur ce qui serait bloquant.
Jâai Ă©laborĂ© un petit tableau de tous les interlocuteurs que je rencontrerais, en listant le ou les objectifs de lâentretien. Ăa a donnĂ© ça :
Ensuite, je me suis rendue Ă chacun de ces rendez-vous :
Premier gros morceau : la premiĂšre rĂ©union au PĂŽle d'Aide Ă lâInstallation (PAI) de la chambre dâagriculture est une Ă©tape importante dans le parcours d'installation. Elle a plusieurs objectifs clĂ©s :
Informer sur le parcours Ă l'installation
Comprendre toutes les étapes du Parcours personnalisé à l'installation : diagnostic, formations, accompagnement, plan de professionnalisation personnalisé (PPP), accÚs aux aides, etc.
PrĂ©senter les aides possibles : les conditions pour bĂ©nĂ©ficier de la Dotation Jeune Agriculteur (DJA) et d'autres soutiens financiers (aides rĂ©gionales, prĂȘts bonifiĂ©s, exonĂ©rations socialesâŠ).
Orienter vers les bons interlocuteurs : en fonction du projet (maraĂźchage, Ă©levage, viticulture, circuits courts, etc.) : conseillers de la chambre dâagriculture, banques, coopĂ©ratives, formateursâŠ
DĂ©terminer si le projet entre dans le cadre aidĂ© ou non-aidĂ© : cela permet dâidentifier si on peut bĂ©nĂ©ficier du PPP (obligatoire pour les aides), ou on doit suivre un parcours hors cadre aidĂ© (HCA), avec un accompagnement adaptĂ© mais sans DJA.
Je suis ressortie de cette réunion avec :
La confirmation quâil fallait que je passe un diplĂŽme agricole (le fameux BPREA pour Brevet Professionnel de Responsable dâExploitation Agricole) pour mâinstaller.
Des premiers conseils sur le cadre juridique dâune installation, les rĂ©gimes sociaux et fiscaux, les aides, et un contact pour la suite de mes dĂ©marches.
DeuxiÚme gros morceau : la SAFER. Les SAFER sont des organismes semi-publics présents dans chaque région et chargés de gérer, réguler et orienter le foncier rural (terrains agricoles, maisons rurales, terres forestiÚres, etc.).
Leur rĂŽle en matiĂšre dâaide Ă lâinstallation agricole peut se rĂ©sumer ainsi :
Elles aident les agriculteurs Ă trouver du foncier : en recensant les terrains agricoles Ă vendre ou Ă louer dans sa rĂ©gion. Les agriculteurs qui sâinstallent peuvent leur transmettre ton profil et leur projet, pour quâelles les informent si un bien correspondant se libĂšre.
Elles exercent le droit de prĂ©emption : quand un terrain agricole est vendu, la SAFER peut se substituer Ă lâacheteur (câest la prĂ©emption) si elle estime que cela sert lâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, Ă savoir favoriser lâinstallation dâun·e jeune agriculteur·ice, Ă©viter le morcellement des terres, prĂ©server lâagriculture locale, etc.
Ensuite, la SAFER revend le bien à un porteur de projet, souvent à un prix encadré, aprÚs sélection.
TroisiĂšme Ă©tape : jâai pris rendez-vous avec la maire de ma ville et jâai rencontrĂ© la communautĂ© de communes
Jâai Ă©tĂ© agrĂ©ablement surprise par ma premiĂšre entrevue avec la maire de ma ville : un accueil enthousiaste, des mises en relation utiles et des conseils concrets. On lâoublie parfois, mais les maires des communes rurales ont une excellente connaissance du territoire, de ses acteurs et des projets qui sây dĂ©veloppent.
Au niveau de la Comcom, jâai Ă©tĂ© reçue par le responsable du dĂ©veloppement Ă©conomique. LĂ encore, jâai pu recueillir des conseils utiles et avoir de la visibilitĂ© sur les aides publiques possibles (je nâai pas encore creusĂ© ce volet parce que jâai dâautres prioritĂ©s mais pensez-y si jamais vous vous installez).
Tous ces rendez-vous ont fait émerger deux priorités :
Trouver un BPREA qui me forme Ă lâarboriculture et qui propose des modalitĂ©s de formation qui cadrent avec mon lieu de rĂ©sidence et ma vie familiale.
Trouver une parcelle de 2-3 ha pour mâinstaller.
Une fois en possession de ma nouvelle feuille de route, il ne me manquait plus quâĂ trouver le bon BPREA.
JâespĂšre que ce numĂ©ro de La Belle et la BĂȘche vous intĂ©resse. Si vous souhaitez me soutenir, vous pouvez :
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3. Me relancer dans de la formation
Pour avoir Ă©pluchĂ© de nombreuses plaquettes, avoir tĂ©lĂ©phonĂ© Ă pas mal de gens et ĂȘtre mĂȘme allĂ©e voir un lycĂ©e agricole, voici ce que jâai retenu pour choisir mon BPREA :
Tous les BPREA ont un mĂȘme tronc commun, qui forme au mĂ©tier de responsable dâexploitation agricole et Ă son environnement rĂšglementaire.
Il est possible de choisir des spécialités assez différentes en fonction de son projet : arboriculture, élevage, grandes cultures, maraßchage, horticulture etc.
Il y a peu de BPREA sur la verticale arboriculture en Région Centre Val de Loire.
Tous les BPREA ne sont pas accessibles en formation Ă distance.
Il faut prévoir des stages en milieu agricole ainsi que des semaines de formation en présentiel pour certaines formations à distance.
Un BPREA classique dure gĂ©nĂ©ralement 10 mois Ă temps plein, mais certains allongent la durĂ©e pour rĂ©duire un peu la charge de travail et sâadapter Ă un public en reconversion.
Pour les personnes inscrites Ă France Travail, cette formation peut ĂȘtre parfois prise en charge. Mais cela dĂ©pend des budgets disponibles et dâautres critĂšres que je ne saurais prĂ©ciser (en tout cas ça nâa pas marchĂ© pour moi).
â> Sachant tout cela, jâai optĂ© pour le BPREA arboriculture dâAngers, sur 18 mois en distanciel (avec environ 7 semaines de prĂ©sentiel Ă Angers comprenant cours, examens et visites de fermes).
Je lâai dĂ©marrĂ© en fĂ©vrier 2025, et je le terminerai en juillet 2026. Ce qui pose la question des finances personnelles, dans cette pĂ©riode entre la fin de droits et les premiers revenus agricoles.
4. Tenir financiĂšrement, face au temps long de lâinstallation
Sur 2025-2026, jâai 2 objectifs sur le plan financier :
Financer mon BPREA
Financer les dépenses du quotidien
Pour tenir financiĂšrement pendant cette pĂ©riode, jâai planifiĂ© deux choses :
Jâai Ă©pargnĂ© tous les mois depuis un peu plus dâun an pour tenir jusquâĂ la fin du BPREA.
Jâessaie de trouver des jours de travail agricole pour avoir un peu de revenu tout en acquĂ©rant de lâexpĂ©rience et sâacculturer au milieu agricole pour mener Ă bien mon projet : travail en pĂ©piniĂšre, cueillette de pommes, cueillette de fraises etc.
Câest toute la complexitĂ© de lâĂ©quation dâune installation agricole : il y a beaucoup de paramĂštres Ă gĂ©rer entre la recherche du foncier, la formation, les stages, la rĂ©flexion sur les cultures, le modĂšle Ă©conomique, lâaccĂšs Ă lâeau etcâŠ
Sachant que beaucoup de ces paramĂštres ont des effets directs les uns sur les autres : le modĂšle Ă©conomique dĂ©pend du choix des cultures, qui dĂ©pend du type de sol, qui dĂ©pend lui-mĂȘme du foncierâŠ
Dans ces conditions, bougez un domino et ce sont tous les autres qui tombent⊠Mais ça, je vous en parlerai dans un prochain Ă©pisode de la Belle et la BĂȘche !
JâespĂšre que ce cinquiĂšme numĂ©ro vous a plu. HĂąte de lire vos commentaires en tout cas.
Des nouvelles du front :
Je continue mes expĂ©riences en transformation de mes productions en plantes aromatiques. Cette semaine, câĂ©tait des sirops : romarin, thym citron et fleur de sureau.
Des saveurs intéressantes et un premier apprentissage à approfondir.
A trĂšs vite !
Bravo ! Beaucoup de BPREA peuvent ĂȘtre financĂ©s via Mon Compte Formation, est-ce une option ?
Bravo, bientot 1000 abonnes ! Toujours interessant et hates de suivre lâhistoire.
Sacha